On commence par la couleur : blanc sur blanc. C’est comme ça que l’aventure de la cinéaste Annabelle Amoros dans l’extrême nord Canadien commence. Le désir qui la pousse vers ce territoire est celui de filmer les ours blancs, qui chaque automne, entre octobre et novembre, s’installent autour de la ville de Churchill, en attendant que la banquise se forme et qu’ils puissent aller chasser les phoques. Alors que le rapport entre les animaux sauvages et les êtres humains est souvent empreint de la peur ancestrale des animaux féroces, ici les choses sont plus complexes : suite à de nombreuses émissions télévisées au sujet de l’ours blanc, celui-ci est devenu une star et aujourd’hui des milliers de touristes viennent à Churchill pour le voir et le prendre en photo. Loin du reportage bavard et didactique, le film – non dépourvu d’humour – pose un regard sur ce monde à travers un récit qui alterne entre le dynamisme de l’action et le calme du plan fixe, nous laissant dans la contemplation d’un milieu en attente de son futur. – Luciano Barisone